Éruption du volcan Nyiragongo en RDC : Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?
On en sait plus sur les détails et le bilan de l’éruption du Nyiragongo qui a fait paniquer les Congolais de la ville de Goma en République démocratique du Congo dans la nuit de samedi à dimanche. Ainsi, l’on se demande avec cette Éruption du volcan Nyiragongo en RDC : Qu’est-ce qui s’est réellement passé ? Il n’y a heureusement pas des centaines de mort comme lorsque le volcan avait fait une éruption comparable en 1977. Une coulée a tout de même atteint les abords de Goma, faisant quelques victimes et des dégâts que montrent bien des images prises par des drones. La population s’interroge sur le fait que l’éruption n’ait pas été prévue.
Le bilan de l’éruption du Nyiragongo survenue dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 mai 2021 est désormais plus clair en RDC. Même s’il est heureusement nettement moins tragique qu’en 2002 et surtout qu’en 1977, les images du quartier de Buhene prises par des drones au-dessus de la ville de Goma montrent néanmoins une immense mer de lave en cours de refroidissement.
Au petit matin, le bilan provisoire est de quinze personnes. L’éruption a fait deux morts et les autres décès sont consécutifs à la panique qui s’est emparée de la ville de Goma. Dans sa précipitation, un véhicule dont le conducteur a perdu le contrôle, a fini sa course dans un ravin causant la mort de 9 personnes. Quant aux détenus de la prison centrale, 4 d’entre eux ont tenté leur chance et se sont échappés ; malheureusement, ils ont été atteints par les balles des forces de sécurité. Autour de la ville, les dégâts matériels sont considérables.
La ville de Goma a vécu un dimanche éprouvant. La nuit précédente a fait remonter les traumatismes au sein de la population et mis à jour des défaillances dans la surveillance du volcan. © africanews (en français)
La ville est coupée de l’extérieur, privée d’électricité, de distribution en eau et en ravitaillement alimentaire. Dix-sept villages ont été touchés, la lave engloutissant sur son passage des maisons et détruisant les infrastructures, dont les routes… Dans la ville de Goma, et dans ce contexte de panique générale, des malfrats en ont profité pour piller des maisons. Les organisations humanitaires sont à pied d’œuvre.
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Comme le montre la vidéo ci-dessus, les membres de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) sont mis en cause par certains habitants qui ne comprennent pas pourquoi une alerte n’a pas été donnée concernant l’existence d’un danger imminent d’éruption.
Malheureusement, comme l’a expliqué Kasereka Mahinda Célestin, le directeur de l’OVG, à Radio Okapi (une radio indépendante de la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo), l’OVG avait arrêté sa surveillance du Nyiragongo pendant sept mois, soit depuis octobre 2020 jusqu’à avril 2021, faute de moyens.
RDC : « C’est la lave la plus rapide au monde ! ». Collaborateur de l’Observatoire de Volcanologie de Goma (OVG), le volcanologue Dario Tedesco, témoigne des dysfonctionnements « structurels » de l’organisme et dénonce un cruel manque de moyens, après l’éruption du volcan Nyiragongo, à Goma.© TV5Monde Info
C’est ce que confirme en détail Dario Tedesco, un volcanologue italien résidant à Goma depuis des années et qui a travaillé avec le Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) sur la surveillance du Nyiragongo.
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Éruption du Nyiragongo en RDC : La lave du volcan aux abords de la ville de Goma
Les Congolais de la ville de Goma en République démocratique du Congo étaient dans la frayeur dans la nuit de samedi à dimanche car le volcan Nyiragongo a fait une nouvelle éruption comparable à celle de 1977 qui avait fait des centaines de morts. C’est probablement le lac de lave de ce stratovolcan qui s’est vidé par une fissure. Une coulé a atteint les abords de Goma mais apparemment sans faire de victimes directes.
La nouvelle a tout de suite résonné le 22 mai 2021 sur les réseaux sociaux du « village global », selon l’expression que l’on doit à un philosophe et sociologue des médias, le Canadien Marshall McLuhan, et, en premier lieu, parmi les Homo volcanicus dont certains sont membres de la Fédération des Volcanologues de Canapé sur Facebook : une activité volcanique éclairait le ciel au-dessus de la ville de Goma dans l’ex-Congo belge, aujourd’hui la République démocratique du Congo (RDC).
Tous ceux qui ont vécu du temps où Haroun Tazieff était encore parmi nous, ainsi que Maurice et Katia Krafft, savent qu’à seulement une dizaine de kilomètres de Goma, s’élève à 3.470 m d’altitude le Nyiragongo.
À Goma, le volcan Nyiragongo est entré en irruption le 22 mai 2021. © TV5Monde Info
Un lac de lave qui se vidange périodiquement
C’est un stratovolcan mythique depuis qu’Haroun Tazieff a découvert en 1948 à son sommet l’un des rares lacs de lave quasi permanents de notre Planète bleue avec, notamment l’Erta Ale, en Éthiopie, et le Kilauea, à Hawaï. Or, le 10 janvier 1977, le lac de lave du Nyiragongo s’était brutalement vidangé en moins d’une heure via une des fissures sur les pentes de l’édifice volcanique. Une coulée de lave rapide avait alors causé la mort de 600 personnes sur son chemin en direction de la ville de Goma.
Le lac de lave s’était ensuite reformé au début des années 1980 mais une nouvelle vidange s’était produite en 2002, générant deux coulées de lave d’une soixantaine de mètres de largeur, faisant une centaine de victimes et coupant la cité de 250.000 habitants en deux.
Pour la première fois depuis 20 ans, une coulée de lave aurait selon des témoins atteint une autoroute principale de la ville de Goma. Près de 3.000 personnes ont déjà fui vers le Rwanda. © africanews (en français)
Inutile de dire qu’avant même que les autorités aient confirmé l’éruption du volcan Nyiragongo, ce 22 mai vers 19 h 00 heure locale, la population avait commencé à s’affoler, d’autant plus qu’une odeur de soufre devenait bien perceptible dans cette ville de l’est de la RDC. Avant cette confirmation, on pouvait encore penser que l’activité volcanique était en fait peut-être liée à l’un des huit édifices volcaniques s’étalant sur quelques kilomètres de distance non loin de Goma et en bordure du lac Kivu. Les éruptions du Nyamuragira, par exemple, sont tout aussi spectaculaires et cette région, située sur le rif Africain, est volcaniquement très active.
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Des milliers de Congolais et de résidents de la ville frontalière de Goma ont donc fui en direction de la ville de Rubavu, au Rwanda, alors que la lave s’approchait de Goma et que l’électricité avait été coupée dans une grande partie de la ville. La coulée a finalement presque atteint l’aéroport avant de s’arrêter aussi dans les faubourgs de Goma. La ville est donc pour le moment essentiellement épargnée et certains Congolais ont déjà commencé à rentrer chez eux.
Février 2020 : une équipe internationale de volcanologues accède au fond du cratère du Nyiragongo pour mener différentes études sur les gaz. Ils sont aidés en cela par les spécialistes du volcan de la Société de Volcanologie Genève. Mission réalisée avec le soutien de l’OVG, le Parc national des Virunga et la Monusco Goma. © Patrick Marcel
futura-sciences / The Belt, via thebelt.info