Voici les défis qui attendent Nicolas Kazadi Kadima Nzuji au ministère des Finances
Nommé ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima Nzuji, l’ancien ambassadeur itinérant de Félix Tshisekedi devra faire face à plusieurs contraintes dans un contexte de faible mobilisation des recettes publiques alors que les dépenses de l’État sont de plus en plus élevées.
Il remplace à ce poste du ministre des Finances, Sele Yalaghuli.
A lire aussi :
Lors de la restitution des conclusions issues de consultations nationales lancées par le Chef de l’État congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, le 2 novembre 2020, le Président de la République avait évoqué plusieurs défis liés à l’économie du pays qui lui ont été formulés par les différentes personnes consultées.
Parmi ces défis figure l’intensification des efforts visant une meilleure cohérence fiscale.
Il faudra ainsi traquer tous les abus préjudiciables à l’efficacité et au climat des affaires.
Le deuxième défi de Nicolas Kazadi à ce ministère consistera à mettre fin à l’impunité et renforcer la législation pénale afin que tout détournement en bande organisée de la paie des fonctionnaires, civils ou militaires, soit assimilé à un acte de haute trahison et sévèrement puni.
Le troisième défi, le nouveau ministre des Finances va devoir penser réduire le nombre et le volume de nos représentations diplomatiques à l’étranger et les renforcer en capacités humaines en matière de coopération économique et partenariats.
Il devra également réduire le train de vie des institutions politiques et interdire strictement toute augmentation des salaires en leur sein, jusqu’à la réalisation intégrale du Contrat social de l’innovation, dit Accord de Mbudi, qui tarde à se matérialiser depuis sa signature en 2004.
Un autre défi de taille, c’est de mettre en place un système de déclaration annuelle d’impôts pour les personnes physiques ; réformer les lois et règlements sur les exonérations et les compensations fiscales et parafiscales.
L’équipe de Nicolas Kazadi devra penser à l’opérationnalisation effectivement l’identifiant fiscal unique pour les personnes physiques et morales.
Le nouvel argentier national s’attèlera à renforcer la synergie entre les régies financières, et accroitre le recours à la digitalisation en vue de mieux maitriser la base fiscale et mieux combattre la fraude.
Kazadi Kadima Nzuji est aussi appelé à sécuriser les contrats et le droit de propriété, en particulier en ce qui concerne les titres fonciers et immobiliers; combattre l’évasion des primes d’assurance et instaurer un système de pénalités dissuasif.
Dans le lot de défis, il s’agira de créer une banque agricole en vue de répondre aux besoins spécifiques de financement de ce secteur ; créer une banque de l’habitat en vue de promouvoir le crédit hypothécaire en RD-Congo; accélérer la mise en place de dispositifs de contrôle en vue de mettre fin au coulage des recettes à nos différentes frontières et enfin, faire émerger au Budget de l’État certaines catégories de recettes, notamment les bonus, réalisés par les entreprises étatiques.
Hormis ces défis à relever, le nouvel argentier national doit initier de réformes rigoureuses.
A lire aussi :
Aminata Namasia, du bureau d’âge au Gouvernement : L’ascension de la plus jeune députée de la RDC
Les experts des finances publiques s’accordent pour reconnaître que l’existence d’un trop grand nombre des textes légaux et règlementaires qui octroient les exonérations fiscales n’arrange nullement les choses.
Il y a donc nécessité de refondre le cadre pour donner plus de visibilité et faciliter le travail des services mobilisateurs des recettes.
Il sera aussi question pour Nicolas Kazadi à ce ministère de revisiter le Code des Investissements, le Code minier, le Code des douanes, le Code des Impôts, la Loi portant principes fondamentaux relatifs à l’Agriculture.
Zoom – Eco / The Belt, via thebelt.info